Revenir plus fort et plus vite d'une blessure

Comment gagner du temps et enlever les freins liés à l'appréhension de se re blesser ou de ne pas retrouver son niveau antérieur. 

« Revenir plus fort et plus vite d’une blessure »

Tous les sportifs ont un point commun. Quelque soit leur niveau, qu’ils s’entrainent pour le plaisir et les sensations que ça leur procure ou pour un objectif précisément établi, ils sont confrontés un jour ou l’autre à la blessure. Cela fait partie intégrante de leur parcours.

La blessure sera vécu différemment chez chaque athlète, néanmoins lorsque cela arrive nous réagissons tous selon le même schéma, souvent inconscient.

  • Le Déni : On continue à s’entrainer en assimilant la douleur à une simple gêne musculaire alors qu’il s’agit d’une blessure plus profonde. On décide donc ne de plus écouter les signaux envoyés par le corps.
  •  La Colère : On s’en veut à soi même ou à l’élément extérieur qui a pu induire la blessure (matériel, adversaire, terrain, durée d’effort, etc.). On remet en cause tout son équilibre entre le sport, sa vie professionnelle et personnelle. On ressent de la frustration et l’on s’agace de devoir modifier ses habitudes et de ne plus pratiquer l’activité qu’on aime tant.
  • Le Marchandage : On essaie de négocier avec son esprit des compromis pour reprendre plus vite. Par exemple : « Si je m’étire plus, je pourrais essayer de re courir dans 3 jours ». On négocie aussi avec son entraineur ou ses thérapeutes pour diminuer le repos et ne pas se sentir mis à l’écart.
  • La Tristesse ou Dépression : On se voit arrêté, mis sur le banc, ne pouvant plus exprimer son potentiel, ni évacuer. Le sportif voit son statut, son entité remise en cause, il perd ses repères et se sent mal, d’autant plus s’il ressent une douleur.
  • L’Acceptation : On accepte enfin la blessure et les conséquences qui en découlent. On va mettre en place un plan d’action pour guérir, comme consulter un thérapeute et/ou adapter ses entrainements.

Prendre conscience de ce schéma permet de basculer plus vite dans la phase d’acceptation et de mettre en oeuvre tous les moyens à sa portée pour une récupération optimale.

Le sportif blessé aspire à reprendre son activité le plus vite possible. Il rêve de renouer avec les sensations de l’effort, de la technicité de son sport, d’être sûr dans ses appuis et dans son geste, et sans douleur. Il appréhende de ressentir la gêne, de perdre son niveau et de se faire mal une nouvelle fois. Cette appréhension entraine un manque de confiance en soi, des doutes, de nombreux questionnements et des remises en cause. En tant que kinésithérapeute du sport, je suis fréquemment confrontée à cette problématique, c’est pourquoi j’intègre la préparation mentale à mes séances puisqu’elle permet un retour de blessure plus rapide.

Tous ces doutes vont entrainer un discours interne négatif avec des phrases comme « je ne serais plus capable de rejouer à mon niveau » ou « et si je me refais mal dans 2 ou 3 mois, au même endroit ou ailleurs ». C’est de cette manière que vous réalisez votre Film catastrophe. Il va falloir au contraire être bienveillant avec son corps en croyant en lui et en lui envoyant le maximum d’énergie positive pour guérir. Si tous les jours vous vous dites que vous allez de mieux en mieux, que vous êtes acteur de votre rééducation et qu’en plus vous êtes accompagné par un thérapeute avec lequel vous avez créé une relation de confiance, vous gagnerez un temps précieux.

Certaines techniques peuvent être mise en place à l’aide d’un Préparateur Mental pour optimiser votre récupération.

  • Le Relâchement :

En effet, en cas de doutes, le corps est incité à prendre plus de précautions. Néanmoins la sur-vigilance peut aussi entrainer des réticences dans les appuis, un manque de lâcher prise et ainsi favoriser une entorse par exemple. Pour surpasser ses doutes et se relâcher, on peut mettre en place des techniques de Respiration comme le carré (inspi 4sec, apnée 4 sec, expi 4sec, apnée 4sec) ou la cohérence cardiaque, qui permet d’harmoniser les systèmes cardiaque, respiratoire et nerveux. On peut appliquer également de la Relaxation comme la technique Jacobson qui consiste à contracter certaines parties de son corps puis les relâcher sur un temps expiratoire et de s’imprégner de cet état de détente du corps. Cette notion est importante car plus on est relâché dans son corps, plus on l’est dans son esprit et réciproquement.


  • La Douleur :

Ce qui entraine également beaucoup d’appréhension à une reprise rapide est la douleur. Certes elle est un signal d’alarme du corps mais on peut la canaliser en utilisant des techniques de préparation mentale axées sur la perception de la douleur. Une méthode est de Modéliser la douleur telle une braise ou une flamme que l’on cherche à éteindre progressivement. On peut également utiliser la technique du Switch pour focaliser son attention sur autre chose. Notre esprit étant focalisé sur cette zone, on va stopper ses pensées par un ancrage (geste ou mot qui symbolise l’arrêt) pour basculer sur une autre zone du corps dont on a plus de sensations agréables.


Nous pourrons également nous servir de la puissance de la Visualisation pour tendre vers le geste parfait et sans douleur. Il s’agit d’effectuer une première fois le geste, limitée par la douleur. Ensuite, imaginer la réalisation du geste parfait avec toutes les sensations jusqu’au bout de l’amplitude en fermant les yeux, sans mouvement. Enfin recommencer le geste, vous observerez un gain d’amplitude. En effet, en se voyant améliorer sa gestuelle, le corps adopte des schémas adaptatifs et permet également à l’athlète de reprendre confiance.

  • Les Sensations :

Toute personne blessée écoute son corps à la recherche de « tiraillements, gènes, pointes ou blocages ». Ces sensations sont importantes à prendre en compte mais elles doivent être surpassées pour avancer plus vite vers la guérison.

L’imagerie de guérison pourra vous rassurer dans les gestes et sensations que vous pourrez tolérer lors de vos exercices de rééducation et en reprise d’activité. Vous projetterez votre cerveau dans des situations précises où vous serez totalement guérit, comme effectuer une accélération lors d’un match de basket. Dans cette situation vous sentirez votre membre totalement prêt à réaliser l’action. En effet, plus on habitue notre
cerveau à tendre vers ce que l’on veut obtenir comme but ou sensations, plus il mettra de chose en place pour l’atteindre.

L’imagerie de sensations positives vous permettra de passer des caps dans votre rééducation et de revenir plus vite de votre blessure. Par exemple, en travaillant la stabilité du pied après opération du tendon d’Achille. Le préparateur mental pourra vous demandez comment se représente la stabilité pour vous, à quel souvenir marquant elle est rattachée, ainsi il pourra établir une association avec un mot ou un geste pour l’ancrer dans le cerveau. Ensuite, les yeux fermés puis ouverts vous vous imprégnerez des sensations. Grâce à cette technique, un de mes patients a pris conscience qu’il pouvait plier légèrement son genou pour gagner de la stabilité après son opération, et ainsi de rééquilibrer plus rapidement ses appuis sur les deux membres inférieurs.
Cette technique peut être utilisée avec d’autres aspects de la récupération optimale comme la dextérité, la mobilité, la force ou la confiance.

  • Se projeter vers la reprise sportive :

Comme nous l’avons vu, la Visualisation est un puissant outil qui peut aussi nous permettre de revenir plus vite d’une blessure en « expérimentant la réussite », en se projetant dans une bulle où l’on se voit guérit en train de pratiquer son sport. Cela est appelé imagerie de futurisation. La technique de cheminement quand à elle vous aidera à déterminer concrètement les étapes que vous allez mettre en place pour guérir plus vite et revenir encore plus fort. L’ensemble des techniques précédentes vont permettre de se forger un mental d’acier et donner au corps et à l’esprit l’envie de revenir « comme avant » le plus vite possible.


En conclusion, la blessure nous apprend beaucoup sur nous même, on peut revenir plus fort grâce à différents mécanismes mis en place et avoir une écoute plus attentive de son corps. Le sportif blessé peut profiter de son temps d’arrêt pour développer d’autres projets ou passions et surtout se forger un mental d’acier.

Articlé rédigé par Marine L.