Il y a des injonctions inutiles : « Concentre-toi » ! «Sois attentif » !
Ces exigences, si souvent prononcées entre agacement et découragement, l’illustrent bien, tant nous savons que sans concentration, mémoriser devient un véritable défi.
Devant une difficulté, une contrainte, vous souvenez-vous que l’attention, dépend de votre propre volonté et non de celles des personnes qui tentent de vous encourager ?
Savez-vous que pour y parvenir, votre cerveau devra mobiliser de multiples fonctions, afin de vous permettre d’atteindre ce que vous envisagez ?
« Qu’est-ce que vous faîtes pour que ce soit possible » ?
En effet, si la concentration, l’attention, comptent au XXIème, parmi les fonctions cognitives les mieux comprises par les scientifiques, leurs mécanismes demeurent encore très complexes, pour la majeure partie d’entre nous.
Evoluant auprès de personnes, en quête de nouveaux objectifs, d’amélioration, de changement, je fais ce constat chaque semaine.
A travers cette publication, je souhaite mettre un coup de projecteur sur les différents facteurs, favorisant l’optimisation de la concentration, tant cette fonction est essentielle pour les apprentissages multiples et permanents.
Un système régi par trois mécanismes
Le premier mécanisme repose sur des automatismes, induits par tout ce qui est perceptible dans l’environnement : sons, mouvements, couleurs, odeurs, sensations kinesthésiques.
Si l’aspect positif de la perception est de nous placer en vigilance, par rapport à la manifestation d’un éventuel danger, l’activation facile de la distraction reste un risque élevé.
Il est important de s’en méfier.
Le deuxième mécanisme est fondé sur le circuit de la récompense.
En réponse automatique à une émotion, ce système nous positionne sur ce qui nous plaît et active notre motivation à faire quelque chose. Surtout, si celle-ci est rapide, facile d’accès.
Centré sur la satisfaction immédiate (de besoins souvent éphémères), il a également pour effet de limiter la capacité à résister.
Les forces de distractions extérieures et intérieures étant puissantes, il est facile de basculer dans la procrastination, la dépendance.
Comme vous pouvez le constater, les mécanismes de perception et de récompense, conduisent rapidement à la distraction. Rester concentré résulte d’un équilibre fragile et précaire.
Comment procéder pour être concentré ?
La réponse nous vient des neurosciences qui identifient un troisième mécanisme : Le système de la décision volontaire.
Le secret réside dans la volonté d’apprendre à se distraire de tout ce qui nous distrait.
Puisant sa source dans le principe de la résistance, le système de la décision volontaire stabilise notre activité cérébrale, nous permettant de nous focaliser sur quelque chose, avec précision.
Un autre ingrédient est également nécessaire à l’optimisation de la concentration : L’intention.
L’intension, associée à un objectif clair et concret, facilite l‘attention.
Ainsi, par manque d’intention d’action précise, nous n’écouterons pas les consignes qui nous seront données. L’information transmise n’aura aucune valeur.
Notre cortex préfrontal, associé à la planification de comportements cognitifs complexes, ne jouera correctement son rôle que si nous avons une intention d’action précise, pour les minutes à venir.
Parallèlement, le cerveau humain n’étant pas multitâche, l’attention, la concentration sont véritablement au rendez-vous, lorsque nous acceptons de faire une seule chose à la fois. Nous avons du mal à mener à bien deux choses simultanément, sauf si l’une d’entre elles est automatisée.
Par exemple, chercher une adresse dans une ville que nous ne connaissons pas, tout en discutant avec un ami, est particulièrement compliqué. A l’inverse, nous sommes très à l’aise pour faire la même chose, sur le chemin qui va de notre domicile à notre lieu de travail.
Inscrit en nous, ce trajet qui n’est plus réfléchit, est la preuve d’une automatisation.
Remarquons ici que, devenus plus sensibles aux mécanismes de perception, de récompense, nous répondons mieux aux sollicitations environnementales. Toutefois, ces mêmes mécanismes piègent davantage notre cerveau qui, peut alors subir une perte d’attention, rompre la concentration.
Pour maintenir l’attention et la concentration, à long terme, il est prudent de structurer une progression, autour de mini missions successives.
Ainsi, spécifier des tâches précises est judicieux et rassurant pour celui qui se lance dans l’action.
Associons à cela une bonne hygiène de vie (sommeil, hydratation, alimentation équilibrée, activité physique, plages de récupération) et le cerveau fatigue moins.
Son efficacité est renforcée.
CONSEILS
- Etre attentif
- Stabiliser l’énergie de son cerveau pour bien entendre, comprendre, voir, mémoriser.
- Etre concentré
- Maintenir une attention sur une cible et rester stable, un temps limité.
Pas concentré
- Faire souvent répéter son interlocuteur
- Lors d’une lecture, on lève la tête dès que l’on entend un bruit
- En conduisant, répond à un appel téléphonique
- La fatigue
- Le manque d’intérêt
- Les addictions, les écrans (lumière bleue)
- Le stress
- Les bruits réguliers et souvent forts
Concentré
- Savoir comment fonctionne le cerveau
- Avoir un objectif clair et être motivé
- S’entraîner à être attentif, concentré régulièrement
- Avoir une alimentation équilibrée, une bonne hydratation
- Bien dormir
- Pratiquer une activité physique, savoir se détendre
- Anticiper sur ce qui fait gagner du temps et assure le calme
- Vérifier deux fois plutôt qu’une
- Centrer son cerveau sur une seule action à la fois.
- Optimiser la clarté des missions à effectuer
- Faire varier les tâches à entreprendre
- Evaluer le degré de concentration nécessaire pour accomplir une tâche visée
- Prévoir des temps de repos pour récupérer
- Avancer pas à pas, doucement mais, sûrement
- Apprendre à repérer les signes qui annoncent la déconcentration
- Instaurer des routines, des rituels
- Couper - éloigner les sources de distractions environnementales
- Accepter de ne pas avoir la même énergie chaque jour